ADOLESCENTS

ADOLESCENTS


OBJECTIFS ET PROBLEMATIQUES
  • La plupart des adolescents ne fonctionnent pas encore comme des adultes du point de vue de leur cerveau car ce dernier n'achève sa croissance que vers l'âge de 23 ans. Nous pouvons donc nous considérer comme adolescents jusqu'à cet âge… 
  • Les adolescents ont besoin avant tout d'attitudes parentales qui les sécurisent (matériellement évidemment mais surtout affectivement). Ces attitudes "sécures" leur permettent d'effectuer certains apprentissages dans différents domaines (estime de soi, confiance en soi, droit à l'erreur, régulation émotionnelle, affectivité, découverte de ses propres goûts, de ses propres aspirations, ouverture aux différences d'autrui, habiletés sociales, affirmation de soi, rapport au regard des autres, respect des règles, autodiscipline, etc.). Ces apprentissages prendront du temps et s'effectueront conjointement à la maturation physiologique de leur cerveau.
  • Pour ce faire, ils ont besoin de "vider leurs sacs" (parfois plus lourds que ceux de l'école, c'est dire…), de se confier,  de verbaliser leurs peurs, leurs inquiétudes, leurs souffrances, de demander des conseils ou des explications sur des phénomènes qu'ils ne comprennent pas,  etc.
  • Lorsqu'ils sont régulièrement rassurés, accompagnés, soutenus, cadrés, leur fonctionnement (dans les différents domaines évoqués) évolue progressivement d'un mode "primaire" vers un mode "secondaire" plus évolué (ils présentent alors un meilleur recul, moins d'irritabilité, moins de somatisations, etc.). 
  • Lorsque, pour des raisons très diverses, parfois complexes, ils ne ressentent pas les conditions "sécures" réunies dans leur propre foyer, ils vont (pour la plupart) chercher naturellement des attitudes substitutives ailleurs, auprès de personnes qui leur inspirent confiance et qu'ils sentent disponibles : des ami(e)s, les parents d'amis, leur partenaire (lorsqu'ils sont en couple), des professeurs bienveillants, un patron ou des collègues de travail lors de stages ou d'expériences en entreprise, etc. Certains, souvent plus fragiles, donneront du pouvoir (d'emprise) à des personnes plus nocives. Mais en général, pour ceux qui s'en donnent la possibilité et qui trouvent des "personnes ressources" bienveillantes sur leur chemin, ces attitudes substitutives leur procureront une forme de psychothérapie par la société
  • A un autre niveau, plus cadré, professionnel, la psychothérapie des adolescents doit donc avant tout créer les conditions (sécures) pour que ces apprentissages puissent s'effectuer
  • Les méthodes d'accompagnement (sauf cas exceptionnels), sont différentes de celles utilisées pour la prise en charge d'adultes car le cerveau de ces derniers n'apprend plus de la même manière. Il semblerait même (phénomène souvent observé dans les couples d'adultes) que ce type d'attitudes parentales ou substitutives, même dispensées avec bienveillance, aient un effet inverse sur les adultes. De nombreux patients ont validé ce fait. Ainsi, lorsque le conjoint (ou les amis, ou les parents) adoptent envers nous les comportements d'un père ou d'une mère, cela peut nous faire du bien sur le moment, surtout dans certains cas (comme les deuils, les maladies graves, etc.). Mais dans de nombreuses autres situations ce genre d'attitudes parentales n'a plus les mêmes effets que sur le cerveau d'un enfant ou d'un adolescent. Le cerveau n'apprend plus de la même manière après l'âge de 23 ans. Au delà, de telles attitudes, même si elles peuvent ponctuellement nous faire du bien, comme une drogue, entraînent progressivement différentes formes de régressions (au lieu de nous faire maturer). Ces régressions génèrent ensuite de l'angoisse car les apprentissages ne se font pas et nous commençons à appréhender le monde (extérieur ou intérieur) à la manière d'un enfant. En bref, généralement, l'adulte en psychothérapie apprendra à renoncer à ces attitudes parentales ou substitutives alors que l'adolescent en a besoin. 
  • Pour les adolescents en psychothérapie, la confiance est primordiale. Il ne faut surtout pas (sauf en cas d'injonctions de soins et encore, la question pourrait être débattue) leur imposer de continuer une psychothérapie s'ils ne ressentent pas cette confiance et de l'intérêt pour les séances. Le risque serait alors d'accentuer une culpabilité à tort (celle de croire qu'ils sont malades, pas soignables, etc.) alors qu'ils ne sont tout simplement pas tombés sur un psy qui les ait inspirés, qui leur ait donné envie d'y retourner. Ils risquent aussi de ne plus rien dire, de ne plus se confier ou de répéter de formules du genre "j'sais pas". Vous perdriez votre temps, le leur et votre argent. 
  • Les psychothérapies d'adolescents, lorsque l'alliance avec le thérapeute est bonne, ont une durée très variable. Les conditions sont idéales lorsque les deux parents acceptent de s'y associer. Le but n'est pas de culpabiliser qui que ce soit mais il s'avère, d'expérience, que les psychothérapies d'adolescents les plus longues que j'ai connues compensaient un contexte dans lequel le (ou les) parent(s) étaient incapables de se remettre en question pour des raisons très diverses (maladie, rythme professionnel, conflits après divorce, etc.). Les conditions sont déjà bien meilleures si j'ai au moins accès à l'un des deux. Dans ma pratique (clinique), pour des raisons - à mon sens physiologiques - qui expliquent ce fait mais qui ne le justifient pas, c'est la plupart du temps les mères qui s'y associent. C'est bien dommage car lorsque je peux travailler avec les deux parents et que les deux sont prêts à se remettre en question, les résultats sont époustouflants, je deviens très vite inutile (et c'est la finalité de mon travail).

  • L'adolescence est donc une période de maturation neurologique très intense qui se confronte à de nombreuses expériences plus ou moins heureuses. Les difficultés, les échecs, les frustrations et les souffrances (psychiques et physiques, notamment liées à la croissance) entraînent parfois (lorsqu'il manque de ressources) une grande fatigue (asthénie) morale et/ou physique. Cette fatigue peut générer différents états (d'excitation et/ou de décompensation). Ces états peuvent être observables ou non. Les signes les plus importants à prendre en compte sont la durée et l'impact sur sa vie (ses capacités de concentration, ses résultats scolaires, son hygiène de vie, ses fonctions instinctuelles, etc.). 

  • La psychothérapie d'adolescents consistera, après l'établissement d'une relation de confiance, dans le fait d'accéder à la source de ce qui l'épuise, à ses plus grandes frustrations, à ses peurs, à ses incompréhensions, etc. L'étape suivante sera d'apaiser ces états d'excitation et/ou de redresser des humeurs décompensées, de renforcer certaines ressources et lui permettre de reprendre sa vie en mains. La psychopédagogie sera très importante (ils ont énormément de questions dès qu'ils se sentent à l'aise) ainsi que des prescriptions de tâches
APAISER 

Des états d'excitation psychique, voir physique

     - Une irritabilité trop fréquente ou durable
     - Des conflits trop intenses, trop durables avec les parents, le frère, la sœur, etc.
     - Des ruminations intérieures constantes et envahissantes
     - Une tendance anormale à vouloir tout contrôler (difficultés à lâcher prise), hypervigilance, obsessions
     - Une tendance anormale à être trop responsable, inquiet(e) pour son (ou ses) parent(s), ses proches, etc.
     - TOCS : Troubles Obsessionnels Compulsifs (expliqués dans la partie "adultes")
     - Comportements délinquants (vols, vente de drogue, etc.)
                   
Des souffrances 

     - Deuil d'un proche : parent(s), frère, sœur, cousin(e), ami(e), grands parents, etc.
     - Difficultés relationnelles :
            - Difficultés à se faire des amis
            - Situations d'emprises psychiques (influençabilité)
            - Harcèlements (moral, sexuel, racquets, etc.), situations de "bouc émissaire"
            - Isolements : différentes formes de repli sur soi 
     - Frustrations sentimentales :
            - Difficultés à vivre une relation amoureuse
            - Difficultés à se remettre d'une rupture
     - Identité sexuelle :
            - Difficultés à éprouver du plaisir sexuel
            - Difficultés liées à la sexualité
            - Difficultés à assumer une identité sexuelle différente
     - Risque suicidaire (2ème cause de mortalité chez les 15 - 24 ans) :
           - La personne ne se suicide pas parce qu'elle ne veut plus vivre, elle veut juste arrêter de souffrir 
           - Evaluation du potentiel suicidaire : Risque (facteurs de risque et de protection) - Urgence - Dangerosité (RUD)
           - Niveaux de gravité : idéations suicidaires - intensification - absence d'alternative - imminence
           - Processus : face à ses souffrances, la personne recherche des solutions ; dans le temps, le nombre de solutions diminue, quelques flash                        (idées suicidaires) se présentent, puis l'estime de soi diminue et les flash deviennent des idées fréquentes, jusqu'aux ruminations                                       envahissantes, puis il ne reste plus que cette solution, la personne recherche des moyens et élabore un plan suicidaire (scénario), il suffit                         ensuite d'un élément déclencheur (ou "facteur précipitant") pour qu'il y ait passage à l'acte (crise suicidaire, risque dans les 24h).
           - En crise suicidaire, la personne est submergée par ses émotions, la tension épuise ses ressources cognitives, elle n'a plus de solutions face à              ses difficultés, sa perception de la réalité est embrouillée et elle se centre sur des solutions inadaptées
           - Urgence suicidaire : supprimer les moyens de se tuer (moyens létaux) à disposition dans le foyer (armes, médicaments, etc.)
                                               "Etre fort, c'est DEMANDER DE L'AIDE !"                                  "Il EXISTE DES SOLUTIONS !!!"

Des dépendances

    - Affectives (il ou elle ne pense plus qu'à être avec l'autre, au préjudice de ses devoirs, de ses intérêts antérieurs, etc.), 
    - Addictions : drogues, alcool, virtuel (jeux vidéos, animés, téléphones mobiles, réseaux sociaux, etc.), sexe, jeux d'argent…

Des peurs 

    - Peur de l'abandon : peur très fréquente (développée dans la partie "adultes") dont on constate souvent les prémisses durant l'adolescence
    - Peur du regard des autres : très fréquente aussi et très handicapante puisqu'il est très difficile de ressentir du plaisir, de connaître ses 
      propres goûts lorsqu'on passe sa vie à appréhender, fuir, combattre ou se soumettre au regard des autres… :
            - Fuites : tendance à "raser les murs", à éviter les oraux, à avoir peur de parler devant la classe, à rougir facilement, à avoir constamment honte 
              de soi, etc.
            - Combats
                    - grande pression à devoir tout réussir, à vouloir être le premier, besoin irrépressible de briller (surtout de soi à soi), d'avoir une 
                      automobile de grande valeur, une profession très honorable même si elle ne nous apporte aucun plaisir, des habits de marque, etc. 
                   - cas de l'adolescent qui humilie ses victimes (celles qui sont plus en mode "fuite"), ce qui lui permet d'orienter ailleurs le regard des autres                       dont il a lui-même très peur (c'est celui qui dit qui y est…) 
                   - Je reçois fréquemment des adolescents et des adultes (de tout âge) tenant ce discours : "dans ma vie j'ai tout réussi et j'ai pourtant      
                     l'impression d'être passé à côté… La part manquante est bien souvent l'amour, le sentiment, le plaisir du partage avec soi et avec les 
                    autres… 
            - Soumissions
                   - Cas de l'adolescent qui se fait ami (sans vraiment d'affinité) avec celui qui humilie par peur qu'il ne s'en prenne à lui, il se met un                                        peu sous sa protection (c'est la jungle…)
                   - Cas de l'adolescent ambassadeur de son (ou de ses) parent(s) et qui a du mal à faire ses choix d'orientations en rapport avec ses propres                      gouts 

    - Les phobies (expliquées dans la partie "adultes") : 
           - d'animaux
           - scolaires
           - sociales
           - du changement (peur de s'éloigner de ses parents, de changer d'environnement, etc.)

RELANCER


La motivation 

  - L'espoir d'un futur différent

Les apprentissages

  - D'habiletés sociales :
       - Apprendre à communiquer (dire ce que l'on ressent, écouter les ressentis des autres…)
       - Apprendre à s'affirmer, à oser dire "non", à poser (ou respecter) des limites
       - Apprendre à demander sans s'imposer 
       - Apprendre à travailler en groupe (TPE : Travaux Pratiques Encadrés) 
       - Apprendre à nouer et entretenir des liens (d'amitié, relations sentimentales, etc.)

   - D'une meilleure régulation émotionnelle
       - Les adolescents (comme de nombreux adultes) pensent souvent à tort ne pas savoir communiquer alors qu'ils sont plus souvent victimes de               difficultés à gérer leurs émotions. Cette mauvaise régulation leur fait vite perdre leurs moyens, leur discernement. Mais s'ils arrivent, grâce à                 certains outils, à préserver leur recul, leurs capacités de communication sont très bonnes.

   - Effectuer des démarches professionnelles
       - Rechercher un stage, un emploi

Prendre soin de soi

   - Question des fonctions instinctuelles (alimentation, sommeil, etc.) :
           - Troubles du sommeil (difficultés à s'endormir, réveils fréquents, cauchemars récurrents, difficultés à se réveiller, à se lever, etc.)
           - Troubles de l'alimentation : boulimie, hyperphagie, anorexie essentielle de la jeune fille (ou du jeune homme)
           - Constipations ou diarrhées récurrentes sans lésions associées (il faut toujours effectuer tous les examens médicaux au préalable afin                            d'éliminer l'éventualité d'une lésion organique à soigner en premier)

Prendre des décisions
   - Choix d'orientations scolaires (exemple : choisir son orientation dans "parcoursup")
   - S'investir dans des activités extra-scolaires
   - Apprendre à gérer son argent, à effectuer des démarches administratives, etc.
   - Décider de quitter le foyer familial
   - Etc.


RENFORCER

LA CONFIANCE EN SOI

De façon simplifiée, si je travaille mes cours tous les jours, si j’ai une bonne hygiène de vie, etc. J'aurais plus confiance en moi le jour de l'examen ou au volant de mon automobile. Si je suis équilibré(e), bien dans mon travail ou à l’école, avec des plaisirs, voir des passions, etc. J'aurais plus confiance en moi en société ou lors de situations de séduction que si je ne m’occupe pas de moi...

L’ESTIME DE SOI

De façon plus profonde, l'estime de soi concerne plutôt ce sentiment profond d'avoir droit (ou non) au couple, à l'affection, à un métier qui me plaise, etc. Le manque, en ce domaine, correspond souvent à de la culpabilité à tort ressentie enfant (ou adolescent) et entretenue par de nombreuses situations de vie... 

LA GESTION DES EMOTIONS

Pour une meilleure régulation émotionnelle

DES CAPACITES D’AFFIRMATION ET DE REPARTIE 

GESTION DES CONFLITS

LE COUPLE



POUR UN FUTUR DIFFERENT : VIVRE NOS ASPIRATIONS LEGITIMES 
Santé 
Force de vie (élan) 
Lien social  
Prise de responsabilités  
Travail épanouissant 
Couple amoureux 
Parentalité 
Etc. 
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