Par des signes (ou symptômes) inexpliqués :
Par certains questionnements sans solution (ruminations en boucles), permanents ou dénigrés (mis de côtés) :
Par la répétition d’échecs (professionnels, affectifs, relationnels, etc.) ou de situations indésirables
Par l’impression de trop de combats épuisants :
Symptômes :
Types de décompensations dépressives :
DEMANDEZ DE L'AIDE !!! Il EXISTE DES SOLUTIONS !!!
- Première cause de mortalité chez les 25 - 34 ans
(3/4 d'hommes et1/4 de femmes) - Un million de crises suicidaires par an en France
- La personne ne se suicide pas parce qu'elle ne veut plus vivre, elle veut juste arrêter de souffrir
- Processus : face à ses souffrances, la personne recherche des solutions ; dans le temps, le nombre de solutions diminue, quelques flash (idées suicidaires) se présentent ; puis l'estime de soi diminue et les flash deviennent des idées fréquentes ; puis les ruminations deviennent envahissantes et il ne reste plus que cette solution ; la personne recherche alors des moyens et élabore un plan suicidaire (scénario) ; il suffit ensuite d'un élément déclencheur (ou "facteur précipitant") pour qu'il y ait passage à l'acte (urgence suicidaire).
- En crise suicidaire, la personne est submergée par ses émotions, la tension épuise ses ressources cognitives, elle n'a plus de solutions face à ses difficultés, sa perception de la réalité est embrouillée et elle se centre sur des solutions inadaptées.
- Urgence suicidaire (risque dans les 24h) : supprimez immédiatement les moyens de se tuer (moyens létaux) à disposition dans le foyer (armes, médicaments, etc.) ; une arme présente multipluie par 9 le risque de suicide ; ce risque diminue si elle est bien entreposée (inaccessible).
- Niveaux de gravité : idéations suicidaires (occasionnelles) - intensification (idées fréquentes) - absence d'alternative - planification - imminence du passage à l'acte.
- Evaluation du potentiel suicidaire : Risque (facteurs de risque et de protection) - Urgence - Dangerosité (RUD) : il existe de nombreuses possibilités de formation en termes de prévention du suicide, pour les particuliers et pour les professionnels, n'hésitez pas à vous renseigner (pour votre entreprise, votre service, votre famille, etc.).
L’angoisse (peur sans objet réel clairement identifié) doit être distinguée du stress.
Le stress (ou "syndrome général d'adaptation") est déclenché lorsqu'une partie (primaire, automatique, non consciente) de notre cerveau perçoit (à tort ou à raison) un danger qui menace notre survie. On parle alors de stimulus (déclencheurs) externes ou internes : les facteurs de stress (ou "stresseurs", ou "agents de stress"). Face à ces derniers, notre cerveau réagit physiologiquement avant tout (axe rapide) pour notre survie ; et ce, par des réactions de combat, de soumission ou de fuite. Nos pensées sont alors plus ou moins esclaves de ces mécanismes qui nous dépassent jusqu'à ce que notre cerveau se sente à nouveau en sécurité (la tension s'apaise et nous retrouvons notre discernement).
On distingue le stress aigü (épisodes brefs, plus ou moins intenses) et le stress chronique (durable, épuisant) qui semble être le plus dangereux dans la mesure où la tension qui lui est parfois associée peut conduire à des désordres neuro-psycho-immunologiques (troubles cognitifs avec perturbation de la mémoire opérationnelle, troubles des fonctions instinctuelles telles que le sommeil, l'alimentation ou la sexualité, troubles de l'humeur de type excitation ou décompensation, affaiblissement du système immunitaire, maladies cardi-vasculaires, etc.).
Différents FACTEURS de STRESS :
Il existe 4 types d'agressions réelles, c'est à dire qui mettent réellement notre survie en danger :
- Le manque (d'eau ou de nourriture),
- Le climat (chaud, froid, intempéries),
- La maladie
- L'atteinte à notre intégrité corporelle :
- 0pération chirurgicale à venir
- Accidents de la route
- Agressions physiques
En dehors de ces 4 types de réels facteurs de stress, ce que nous percevons souvent comme des agressions (comme la façon dont on nous parle) ne devrait normalement déclencher en nous que des perceptions désagréables. Nous ne devrions donc pas perdre notre recul comme si notre survie était réellement menacée. Nous devrions pouvoir, par exemple, refuser d'échanger avec notre connjoint(e) si nous le (ou la) sentons trop inaccessible à la communication. Nous devrions aussi pouvoir maintenir une forme de courtoisie au travail, même avec les personnes avec lesquelles nous n'avons aucune affinité, ou avec lesquelles nous avons pu connaître des conflits dans le passé. Nous devrions encore être capables de ruser par des formules - telles que "j'ai mal au ventre", ou "j'ai oublié quelque chose, je reviens", etc. - afin de nous extraire de situations trop désagréables avant de "vriller". S'extraire intelligemment n'est pas fuir, c'est une forme de droit de retrait qui évite certaines aggravations (les communications houleuses qui perdurent génèrent souvent des contentieux qui fragilisent les liens, quels qu'ils soient, ainsi que les sentiments).
A la différence, donc, des perceptions désagréables qui ne doivent normalement pas troubler notre discernement, le stress DOIT IMMEDIATEMENT DECLENCHER (axe rapide du système nerveux) une réaction-réflexe (dite "primaire") pour survivre ou protéger un proche. C'est un peu comme une forme d'animalité nécessaire en nous, une ressource naturelle (en cas de besoin) qui regroupe tout un ensemble de réflexes.
Ce qui complexifie encore les choses, lorsque l'on parle de stress, c'est que le monde (extérieur ou intérieur) peut aussi déclencher une régression rapide de notre cerveau en mode primaire même si nous ne sommes pas épuisés.
C'est par exemple le cas :
En conclusion, vous l'aurez bien compris, les questions de l'angoisse et du stress sont au coeur du métier de psychothérapeute et à la croisée de nombreuses recherches (neurobiologie, psychosomatique, etc.).
- Difficultés à nouer des relations amicales
- Difficultés à entretenir des relations amicales
- Difficultés à faire confiance
- Déceptions à répétition
- Sensations de manipulations
- Impression de toujours se faire avoir
- Influençabilité
- Difficultés à gérer les échanges (difficultés à donner, à recevoir, ressentis d'inéquités)
- Inquiétudes démesurées
- Tendance à prendre en charge (psychologiquement, voir matériellement) de façon excessive
- Impression d'être le parent dès que je m'attache
- Il faut bien différencier les thématiques DE couple abordées en séances individuelles et les psychothérapies EN couple effectuées à deux.
De la femme :
- Pertes (ou excès) de libido
- Difficultés à atteindre l'orgasme
- Anorgasmie, totale (orgasme vaginal et clitoridien) ou partielle (l'un des deux) ; 3 types :
- Primaire : la personne n'a jamais eu d'orgasme
- Secondaire : la personne a déjà connu l'orgasme mais elle n'y arrive plus sans comprendre pourquoi
- Situationnelle : l'absence d'orgasme est liée à un(e) partenaire et/ou à une situation particulière
- Vaginisme
- Sécheresse vaginale
- Douleurs à la pénétration
- Sentiments de soumission et/ou de fuites
- Addictions sexuelles
- Zones du corps "interdites" à l'autre
- Complexes qui perturbent
- Sensation d'une sexualité trop mécanique
- Vécus d'abus sexuels (traumatismes) : attouchements, viols, perversions
De l'homme :
- Troubles de l'érection (érections trop brèves, pannes ponctuelles ou chroniques)
- Baisse du désir
- Anorgasmie
- Ejaculation précoce
- Anéjaculation
- Addictions sexuelles
- Addiction à la pornographie
- Peur du désir de la femme
- Vécus d'abus sexuels (traumatismes) : attouchements, viols, perversions
Du couple :
- Infidélités
- Fréquence des rapports en baisse
- Sexualité mal vécue par l'un et/ou l'autre (incompréhensions, frustrations, contentieux qui s'accumulent, etc.)
- Large question du libertinage. Le principe de base est de dissocier le sentiment de la sexualité. Les pratiques sont nombreuses : "côte à côtisme", candaulisme, triolisme, échangisme, etc. Le trouble est présent (simple reflet de mon expérience clinique) lorsque l'une des personnes consent sans consentir. Elle accepte certaines pratiques pour faire plaisir à son ou à sa conjointe et réalise (souvent après) que cela ne lui correspond pas du tout. Dans certains cas, il arrive même que les sentiments amoureux s'éteignent et que le couple ne s'en relève pas.
- Orientation sexuelle egodystonique : perception d'une orientation, ou d'une attirance sexuelle qui ne correspond pas à l'image de soi idéalisée. Cette perception cause souvent de l'anxiété et le désir de changer (ou de modifier) sa préférence sexuelle. L'orientation, dans ce cas, est généralement claire. Le problème vient plutôt d'un trouble psychologique qui empêche la personne de l'accepter.
Cette peur revient fréquemment, tant elle peut être transversale, liée de près ou de loin à bien d'autres problématiques. Certains signes demeurent néanmoins caractéristiques :
Cette peur mériterait un livre à elle toute seule tant elle est répandue et donc fréquemment abordée, développée et traitée à mon cabinet.
Vous êtes régulièrement déçu(e) en amitié ? En amour ? Vous restez dans votre couple pour ne pas casser la cellule familiale ? Vous restez en couple parce que vous avez peur de ne pas arriver à vivre seul(e) ? Votre couple fonctionnait bien au début mais il (ou elle) commence à être moins délicat(e), moins attentionné(e), voir humiliant(e) ? Vous avez le sentiment de ne pas avoir de valeur, en société, au travail, en amitié, en amour ? Vous vous sentez inutile ? Vous avez l'impression d'attirer des pervers(es) narcissiques ? Ou l'inverse : on vous a traité de pervers(se) narcissique ? Vous vous sentez constamment fatigué(e), avec l'impression d'être parasité(e), à la limite d'étouffer ?
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Exemples fréquents :
En psychothérapie, la question de la mesure, du degré d'intensité est très importante. Avant de parler de pathologie, nous parlerons de troubles, de moyenne intensité ou plus sévères.
Ici par exemple, avant de parler d'obsessions, nous pourrions parler, dans la catégorie "troubles de moyenne intensité" : de ruminations, de gambergeades, parfois en boucles. Les thèmes peuvent varier : le couple, le travail, les enfants, notre santé, etc.
Lorsque les obsessions sont plus sévères, on parle d'idées ou de sentiments envahissants, obsédants, assiégeants, contre lesquels l’on vit un véritable combat incessant et épuisant.
On parle de syndrome d’emprisonnement, d’assiègement. La pensée est assiégée par des idées, des émotions, des actes, qui lui sont imposés par des forces que l'on appelle des compulsions (Force qui contraint l’individu à penser ou à agir).
La pensée obsessionnelle est donc une pensée compulsive. C’est vraiment une perte de liberté. La personne perd sa liberté de penser, elle est absolument obligée de penser à des idées, même si elle s’y refuse, elle ne peut contrôler. Elle souffre énormément et agit sous la contrainte de ces forces.
Obsessions idéatives : obsessions émotionnelles phobiques (peur d’avoir une maladie, peur des microbes, peur de la saleté…).
Les PHOBIES d'IMPULSION :
Autrement dénommées "obsessions phobiques", elles sont classées dans la catégorie des obsessions et se caractérisent par la peur de commettre un acte délictueux ou de produire des paroles injurieuses. Toutes les personnes que j'ai reçues pour ce genre de problématique ne sont jamais passées à l'acte. Mais ces peurs d'effectuer une action que l'on estime "mauvaise" sont épuisantes au quotidien.
Obsessions d’actes qui s’appellent aussi des compulsions. Le mot compulsion a 2 sens :
Ces actes visent justement à contrôler (ou apaiser) davantage des idées et/ou des peurs envahissantes.
Par exemple, pour ne pas penser à certaines peurs, la personne est obligée de vérifier constamment que les portes, fenêtres, électricité et gaz soient bien fermés. Dans l'extrême, la personne est tellement handicapée dans son quotidien (compulsions chronophages) qu'elle ne peut plus travailler ou même sortir de chez elle. La formule de l’obsessionnel, c’est « je sais bien que c'est idiot mais c'est plus fort que moi » : c'est la compulsion (comme lorsque l'on parle de compulsions à la nourriture, à l'alcool, à la cigerette, etc.), c'est la perte de contrôle (force qui nous contraint + l'acte effectué).
Remarque personnelle : Les classifications traditionnelles françaises placent ce caractère magique en dernier, comme un complément aux symptômes relevés alors que mon expérience clinique le place en premier, comme facteur déterminant. A mon sens et conformément à certaines de mes formations complémentaires, le caractère magique de la compulsion (la force qui pousse à agir + l'action) est TOUJOURS une forme de protection superstitieuse qui a le mérite d'apaiser certaines peurs, souvent faute de mieux. Au cours des psychothérapies, j'observe fréquemment que lorsque mes patients "avancent", ces peurs superstitieuses s'apaisent et ces forces (de compulsion) s'atténuent aussi.
Pour donner une image, c'est un peu comme si l'enfant avait peur pour ses parents (qu'il sent fatigués, en tension, etc.) et que la seule solution se présentant à lui pour apaiser ces peurs seraient des pensées ou comportements superstitieux (si je pense trois fois à cela, si je vérifie quatre fois ceci, etc.). Chez l'adulte, ce serait à peu près la même chose, un danger (flou, angoissant, irrationnel et parfois rationnel), une menace, rôderaient sur ses enfants, sur ceux qu'il aime, sur lui-même, et certains actes ou idées répétés seraient la seule solution pour apaiser ces peurs (faute de mieux).
Les phobies sont encore une démonstration des capacités étonnantes de notre cerveau.
C'est un mécanisme de défense très élaboré qui vise à regrouper certaines charges affectives isolées de leurs origines sur un objet (qui devient phobique). Par exemple, la personne peut avoir vécu certaines formes de traumatismes, enfant, que ce soit des agressions, des abus de pouvoir ou ne serait-ce qu'une insécurité affective. La charge émotionnelle associée à ce vécu aura été mise de côté. Plus tard, cette charge sera projetée, associée par notre cerveau primaire à un objet extérieur. La personne pourra ainsi continuer à vivre "normalement" grâce à ce mécanisme. Il lui suffira "simplement" d'éviter l'objet en question (un lieu, tel un ascensseur, un tunnel, un contexte tel une foule, les supermarchés, les grands espaces, un animal, etc.) à moins d'utiliser un objet contraphobique ou une personne (objet de réassurance).
La phobie se soignera plus ou moins facilement en fonction des charges affectives associées (plus ou moins graves, plus ou moins diverses et complexes, etc.).
Les formes d'influences psychiques entre les êtres humains sont très nombreuses. Les postures qui en rendent compte dépendent de l'observateur (approche scientifique, courant de référence, posture d'une victime en souffrance, d'un bourreau qui se remet en question ou non, approche juridique, médicale, expertise psychiatrique, etc.).
Pour autant, quelle que soit la forme et le contexte de ces influences mentales, il me semble que celles-ci sont trop souvent décrites comme révélatrices d'une intention (consciente ou non) de nuire ou détruire psychologiquement, voir physiquement l’autre. Cette notion d'intentionnalité reste fort discutable à mon sens. J'avancerai qu'elle concerne surtout le législateur, notre système judiciaire, qui a pour charge d’établir ce qui est bien ou mal, de définir ce qui est répréhensible ou non dans notre société.
Dans mon métier, j’ai pu constater, comme je le mentionne concernant la dite "perversion narcissique" (dans la partie "problématique d'abandon") que la destruction (certes condamnable) n’était pas toujours une intention au départ.
Lorsque je reçois les dites "victimes" et "bourreaux" en consultations séparées, je constate très souvent une souffrance profonde chez les deux protagonistes. Un manque d'apprtentissages, des aspirations légitimes, mais des manières de s'y prendre pour les atteindre fort peu efficaces, voir nuisibles à l'autre. L'une des influences les plus courantes est la culpabilisation de l'autre. Le parent dira à son enfant : "après tout ce que j'ai fait pour toi". Parfois même, sans avoir à le lui signifier en ces termes clairement, l'enfant le ressentira quand même et agira plus dans le sens d'une redevabilité qu'en accord avec une pulsion identitaire. Au travail, un collaborateur pourra se sentir menacé par votre perfectionnisme et il vous harcèlera par des petits pics réguliers ou d'autres attitudes qui vous feront ruminer démesurément, à la recherche d'une éventuelle culpabilité qui justifierait ces reproches déguisés, au point de polluer votre vie privée et de fragiliser votre équilibre, vos goûts, votre couple, etc.
Ainsi, les dommages créés par ces attitudes et comportements « pathologiques », peu importe le domaine dans lequel ils s'éxercent, ne sont pas toujours l'objectif recherché au départ. Ainsi, le sadisme attribué au bourreau n'est pas aussi présent que l'on pourrait le croire, même si je pense qu'il est bien présent dans notre société. Je n'y suis que très rarement confronté car les vrais pervers narcissiques, les manipulateurs, gourous et autres formes de prédateurs ne consultent pas un psychothérapeute. Ce n'est jamais de leur faute, ils ne se remettent jamais en question.
Les patients que j'ai reçus, venus de leur propre initiative après avoir été accusés de manipuler, de perversion, d'aliénation parentale (manipulation des enfants par un parent contre l'autre, phénomène de plus en plus répandu et terriblement destructeur pour les enfants et le parent victime) avaient tous en commun un certain déséquilibre personnel mais aussi certaines aspirations légitimes : vivre l'amour, une certaine qualité d'échanges, être reconnus, une sexualité épanouie, ne pas être abandonnés, etc. Et même si, en effet, dans certains cas, les manières employées pour arriver à leurs fins n'étaient pas toujours adaptées, parfois fort maladroites, voir pathologiques et nuisibles à l'autre, l'intention n'était pas de nuire, bien au contraire.
Bien souvent, lorsque je reçois ces personnes accusées (même si je reçois plus de victimes), elles souffrent énormément aussi. Elles présentent de réels troubles de leurs fonctions instinctuelles : troubles du sommeil, de l'alimentation, etc. Elles sont sous la menace (ou réellement victimes) d'être quittées, licenciées, rejetées par leurs enfants, etc. Elles se retrouvent face à elles-mêmes. Leur souffrance est sincère, elles sont prêtes à se remettre en question, à regarder leurs erreurs en face, à prendre leurs responsabilités pour apprendre à fonctionner autrement.
Elles accèdent alors à une certaine distance vis-à-vis de leurs erreurs passées, ce qui les soulage sans les déresponsabiliser. Les prises de conscience se font certes dans la souffrance, car elles ont parfois fait du mal, elles doivent se le reconnaître. Mais la violence que les malades les plus rigides projettent sur l'extérieur, sur les autres, se transforme ici en une force d'évolution, d'adaptation. Je pense que l'on peut ici employer le terme de résilience. Ces personnes apprenent à ne plus accuser les autres, à ne plus les rendre responsables de leurs actions destructrices (humiliations, dévalorisations, irrespects en tous genres, auto-sabotages, manque de soin envers les proches, etc.). Elles apprennent à ne jamais oublier ce qu'elles ont pu faire, non pas pour se détruire, pour expier, mais plutôt pour changer, apprendre à fonctionner autrement. En fin de psychothérapie, elles sont capables de regarder leur passé et de se dire "ces attitudes et comportements me dérangent, ce n'était donc pas moi, je ne suis pas cela". Elles peuvent se distinguer consciemment de ce qu'elles ont pu faire sans pour autant y perdre leur dignité.
Ces personnes vont progressivement comprendre que leurs « mauvaises manières d’obtenir » étaient plus la conséquence d’une vie peu équilibrée et d’apprentissages non effectués au cours d’une enfance insécure que d’une réelle intention de détruire, ce qui les distingue, je le répète, des malades les plus graves. Avec le temps et du travail personnel, elles pourront constater avec plaisir une amélioration de la qualité de leurs échanges (avec elles-mêmes d’abord puis avec les autres). Leur aptitude à se remettre en question aura changé le cours de leur vie.
Les psychothérapeutes arrivent donc parfois à « sauver » certains bourreaux (humour).
Concernant les victimes, il est courant d'observer que le prédateur capte (de façon quasi animale) certaines de vos fragilités (peur d'avoir un reproche à vous faire, perfectionnisme, tendance à trop vous remettre en question, hypersensibilité, manque d'estime ou de confiance en vous, etc.). Mon travail vise alors à vous rendre plus solide et non pas plus rigide (ce que l'on constate souvent lorsque la victime devient le bourreau).
Les visées (objectifs) du harcèlement peuvent être très diverses.
Nous avons vu dans les problématiques d'abandon qu'en mode combat (l'un des fonctionnements primaires de notre cerveau), le harceleur, parfois dénommé "pervers narcissique" vise à vider son (ou sa) conjoint(e) de sa substance, de son énergie, pour le (ou la) rendre dépendant(e) de lui, pour ne pas être abandonné.
Il existe aussi le processus inverse. Un harcèlement peut avoir pour visée une destruction psychologique et/ou physique pour vous amener à quitter un groupe (amis, entreprise...) car le harceleur se sent « menacé » par votre joie de vivre, ou parce qu'on lui a tout simplement demandé d'épurer les effectifs...
Au travail, certaines pressions dites "normales" s'associent à certains objectifs. Elles sont aggravées par certains contextes difficiles (manque de moyens, absentéisme à compenser, etc.). On a tendance à estimer qu'une fois l'objectif atteint, si la pression continue, c'est que l'on peut parler de harcèlement...
Les problématiques professionnelles sont observées par de nombreuses disciplines : psychologie et psychopathologie du travail, sociologie du travail, ergonomie, ergologie (approche pluridisciplinaire des situations de travail), sciences des organisations, etc.
Certaines de ces approches sont plus diffusées que d'autres. Nous retiendrons notamment les apports de Marie France Hirigoyen sur les thématiques du harcèlement moral ou la psychodynamique et la psychopathologie du travail de Christophe Dejours. Tant d'auteurs et de chercheurs passionnants qui offrent des grilles de lecture très intéressantes quant aux souffrances et problématiques qui s'y jouent. Souvent moins connues car moins médiatisées, de nombreuses structures publiques (ou semi publiques) ont aussi pour objectif de travailler sur ces questions : l'Agence Nationale pour l'Amélioration des Conditions de travail (ANACT) ; l'Institut de Recherches en Santé, Environnement et Travail (IRSET), unité de l'INSERM ; l'Institut National de Recherche et de Sécurité, (INRS) ; le Centre National de Recherches Scientifiques (CNRS), etc.
Les enjeux sont complexes car les contextes sont toujours uniques, tout comme les personnes qui s'y confrontent.
Quelques exemples :
La liste des problématiques complexes est sans fin :
- Irrespects
- Injustices
- Abus de pouvoir
- Tâches impossibles
- Sollicitations constantes
- Objectifs inatteignables
- Responsabilités sans en avoir les moyens (fréquent aussi, une tuile et on fait sauter le fusible, vous, même si vous avez fait de votre mieux avec le peu de moyens consentis)
- Mises au placard
- Pressions et harcèlements
- Tensions, conflits mal gérés
- Reconversions de plus en plus difficiles (les fonds collectés par les organismes collecteurs se restreignent à des "formations métier")
Conséquences fréquentes :
- Charge mentale trop intense
- Perturbation des fonctions instinctuelles (sommeil, appétit, etc.)
- Troubles de l'humeur
- Perturbation du couple et de la vie de famille (vous n'êtes plus disponible au partage). J'ai rencontré de nombreuses situations de couple qui explosèrent du fait d'une déstabilisation de l'un des deux par son travail. La personne surchargée, harcelée, malmenée, se renferme. Elle est moins disponible voir irrascible. Des incompréhensions s'accumulent...
- Burn-out (avec suicides dans certains cas extrêmes, beaucoup plus fréquents que ce que l'on pourrait croire)
Une psychothérapie visera alors à vous "solidifier", à être moins vulnérables, à mieux vous outiller (et non pas à mieux vous armer). Vous apprendrez à décharger vos tensions accumulées au lieu de les imposer à ceux qui vous aiment (que ce soit par une agressivité, du repli, un manque d'enthousiasme, etc.) ; et ce avant l'explosion du couple ou de la famille. Vous apprendrez à mieux gérer les conflits. Vous découvrirez (c'est souvent le cas) que la question n'est pas d'apprendre à mieux communiquer mais plutôt d'apprendre à mieux décharger (peurs, traumatismes infantiles et autres émotions disproportionnées) avant de communiquer. Le but est souvent d'apprendre à protéger les conditions d'un maintien de notre discernement pendant que nous communiquons. Que vous basculiez en mode combat, en mode soumission ou en mode fuite chimique (dépersonnalisations plus ou moins complètes), c'est l'autre qui prend le pouvoir sur vous !